dimanche 22 octobre 2017

L'art contemporain allemand à Tours : K.Rinke au CCCOD

J'ai récidivé !  La dernière fois que j'évoquais le CCCOD, c'était à l'occasion de l'inauguration.
Cette fois-ci, il s'agit de la nouvelle exposition autour de Klaus Rinke et de ses contemporains qui ont marqué la scène artistique de Düsseldorf des années 50 à nos jours.

J'ai eu la chance d'être conviée avec Bérengère  à un déjeuner de presse, avec présentation de l'exposition par l'artiste lui-même. C'est réellement un atout que de bénéficier de l'éclairage contextuel sur les œuvres ; savoir comment, quand, pourquoi avec quelles sensibilités, quels matériaux elles ont été créées.





L'Instrumentarium de Klaus Rinke se situe dans la nef ; ce grand espace d'exposition ouverte sur l'extérieur. Il s'agit d'un ré-agencement de sa performance de 1985 au centre Georges Pompidou.
Cette « œuvre d'eau », comme il la nomme, est constituée de 4 jarres de 2000 litres remplies d'eau fluviales, du Danube à la Loire, qui circule d'un contenant à un autre par le biais d'imposants tuyaux.
Quatre jarres, quatre points cardinaux où s'orchestre le brassage des cultures et des identités européennes.



« L'eau comme élément sculptural ». L'eau est un thème récurrent chez Rinke.
Car l'eau fut manquante en temps de guerre,
l'eau fut stagnante dans les trous des bombes, recréant un micro-système, devenant terrain de jeu pour la bande de gamins où Rinke évoluait.
L'eau polluée des années 60, enjeu écologique et industriel, l'eau qui façonne géologiquement, économiquement et politiquement l'Europe.
L'eau comme symbole de gravitation, de distanciation spaciale et d'écoulement du temps.




La temporalité est également omniprésente; telle cette horloge mécanique qu'il arbore autour du cou et dans ses œuvres.
Celle qui surplombe l'Instrumentarium a sa petite histoire, émouvante. Lorsque la gare de Düsseldorf s'est modernisée, avec abaissement du plafond, il fut question de détruire cette horloge. Rinke_ issus d'une famille de cheminot_ s'est battu pour avoir l'autorisation de la récupérer.


La seconde partie de l'exposition, « Düsseldorf mon amour » est un parcours subjectif et non chronologique au travers de la production artistique allemande.
Les œuvres sont issues de la collection personnelle de Rinke et de prêts du Musée National d'art moderne et de la Kunstadacademie de Düsseldorf, dont il fut professeur durant une trentaine d'années.

Sur les murs, des textes retracent la vie des artistes exposés (Joseph Beuys, Daniel Buren, Tony Cragg, Robert Filliou, Jörg Immendorff, Konrad Klapheck, Harald Klingelhöller, Imi Knoebel, Reinhard Mucha, Nam June Paik, Sigmar Polke, Reiner Ruthenbeck, Gerry Schum), ainsi que des anecdotes édifiantes, relatée par Rinke.


 





Que l'on soit ou non sensible à ce type d'art, ces œuvres ainsi exposé n'en sont pas moins le témoignage d'une époque et d'un état d'esprit collectif qui a influencé toute une génération.

Peinture, sculpture, vidéo, sons, jeux de lumière et de textures ... l'art présenté ici est varié, global, sensoriel et pour le moins conceptuel.
Je trouve que l'art contemporain a besoin d'éclairage, d'explications, d'anecdotes pour être compris et appréciéCe n'est pas un art de l'émotion, c'est une approche de la raison. 





J'ai beaucoup apprécié cette exposition mais si je devrais formuler une critique, ce serait (la même que dans mon dernirr article sur le CCCOD) le manque d'explications contextuels et conceptuels sur chacunes des œuvres. Oui, j'aurai voulu que toutes, sans exception, soient davantage étayées qu'un simple titre et nom de l'artiste.





-        En savoir plus sur Klaus Rinke
-        Le CCCOD , c’est place Anatole France, jardin       François 1er.  Tarif : 6e ou 3e.
-        Expo jusqu'au 1er avril 2018

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